ATTESTATION DE DÉPLACEMENT DE 1720
- Par cgslcreusot
- Le 18/12/2020
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L’attestation de déplacement en cas de pandémie ne date pas d’aujourd’hui.
Cette attestation de déplacement datée du 4 novembre 1720 autorise le déplacement d’un certain Alexandre Coulomb pour rejoindre la ville de Blauzac depuis sa localité de Remoulins. Elle mentionne qu’il n’y a dans ce lieu “aucun soupçon de mal contagieux”.
C’est l’épidémie de peste de 1720, partie du port de Marseille, qui fit plus de 100 000 morts.
Le document, pré-imprimé et à compléter, montre que les dispositifs de contrôle des mobilités sont courant à l’époque et renforcés en temps de crise. Si le territoire était en quarantaine, sans votre attestation, vous pouviez être fusillé ou pendu.
La peine est plus clémente de nos jours…
Wikipedia :
Le Grand Saint Antoine était une flûte, un voilier trois-mâts carré, de fabrication hollandaise, partie de Marseille le pour la Syrie où sévissait alors la peste. Sa cargaison au retour, d’une valeur de 100 000 écus et composée essentiellement d’étoffes précieuses, était porteuse de la bactérie Yersinia pestis de la peste. Le , un passager turc embarqué à Tripoli meurt. Sur le chemin du retour, le vaisseau perd successivement sept matelots et le chirurgien de bord. Le capitaine Jean-Baptiste Chataud retourna à Chypre, où il prit une patente de santé. Un huitième matelot tombe malade peu avant l’arrivée à Livourne, en Italie.
La négligence supposée des médecins italiens, qui laissent repartir le navire, jointe à la hâte de Chataud pour livrer avant le début de la foire de Beaucaire, n’arrange rien à l’affaire : le capitaine amarre son voilier près de Marseille, au Brusc, et fait discrètement prévenir les armateurs du navire.
Les propriétaires font alors jouer leurs relations et intervenir les échevins de Marseille pour éviter la grande quarantaine (celle durant quarante jours). Tout le monde considère que la peste est « une histoire du passé » et l’affaire est prise avec détachement : les autorités marseillaises demandent simplement au capitaine de repartir à Livourne chercher une « patente nette », certificat attestant que tout va bien à bord.
Les autorités de Livourne, qui n’ont pas envie de s’encombrer du navire, ne font pas de difficultés pour délivrer ledit certificat.
C’est ainsi que le Grand-Saint-Antoine parvint à Marseille le 25 mai. Il mouilla à l'île de Pomègues jusqu’au ; et il fut alors autorisé à se rapprocher des infirmeries d’Arenc (quartier de Marseille) pour y débarquer passagers et marchandises en vue d’une petite quarantaine, puis après le développement de la peste, il fut finalement placé en quarantaine à l’île Jarre le .
L’ordre donné, le , par le Régent Philippe d’Orléans de brûler le navire et sa cargaison ne fut exécuté que les 25 et et la peste eut le temps de s’étendre en Provence et Languedoc. Elle ne fut totalement éradiquée qu’en , avec un bilan effroyable d'environ 100 000 morts sur les 400 000 habitants que comptait la Provence à cette époque.
Commentaires
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- 1. patrick du Notel Le 09/08/2023
Le capitaine Jean Baptiste Chataud, responsable de cette épidémie est décédé au Val Suzon (21) le 18 novembre 1728 au logis de l'Ecu où il logeait, en retournant de Paris en carrosse.
A noter qu'il fut sanctionné de 3 ans d'emprisonnement au château d'If.
https://archives.cotedor.fr/v2/ark:/71137/ge6cab20fdc07810a532fac80b8d86500/a19f29bc4d479a9c50f3502f1002fbd9/128/ZnJhZDAyMV82NTFfZWRlcDY1MWFydDAwM18wMTI4LmpwZw==
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