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INDICATEUR COMMERCIAL CREUSOT 1903
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Commentaires
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- 1. Le Creusot vu par... (3) Le 04/06/2020
(suite)
Le Creusot en 1884 :
"Là-bas, devant nous un nuage s'élève tout noir qui semble monter de la terre qui obscurcit l'azur clair du jour... On approche, on distingue... Cent cheminées géantes vomissent dans l'air des serpents de fumée, d'autres, moins hautes, crachent des haleines de vapeur; tout cela se mêle s'étend, plane, couvre la ville, emplit les rues, cache le ciel, éteint le soleil. II fait presque sombre maintenant. Une poussière de charbon voltige, pique les yeux, tache la peau, macule le linge. Les maisons sont noires, comme frottées de suie; les pavés sont noirs, les vitres poudrées de charbon. Une odeur de cheminée, de goudron, de houille, flotte, contracte la gorge, oppresse la poitrine et, parfois, une âcre saveur de fer, de forge, de métal brûlant, d'enfer ardent coupe la respiration, vous fait lever les yeux pour chercher l'air pur, l'air fibre, l'air sain du grand ciel; mais on voit planer là-haut le nuage épais et sombre et miroiter près du sol les facettes menues du charbon qui vol¬tigent... C'est Le Creusot..."
Guy de Maupassant – « Au soleil et autres récits de voyages ». 1884
(fin) -
- 2. Le Creusot vu par... (2) Le 03/06/2020
Le Creusot en 1877 :
"Après une longue journée de marche, la nuit était venue, et déjà depuis quelque temps on avait allumé les lanternes de la voiture; malgré cela, il faisait si noir qu'à peine y voyait-on à quelques pas devant soi... Tout à coup, le petit Julien tendit les bras en avant :
- Oh! voyez Monsieur Gertal; regarde, André; là-bas, on dirait un grand incendie; qu'est-ce qu'il y a donc?
- En effet, dit André, c'est comme une immense fournaise.
Monsieur Gertal (dit aux enfants) : prêtez l'oreille, nous sommes assez près pour entendre.
Tous écoutèrent, immobiles. Dans le grand silence de la nuit, on entendait comme des sifflements, des plaintes haletantes, des gron¬dements formidables. Julien était de plus en plus inquiet :
- qu'y-a-t-il donc ici Monsieur Gertal? Bien sûr, il arrive là de grands malheurs.
- Non, petit Julien. Seulement nous sommes en face du Creusot, la plus grande usine de France et peut-être d'Europe. II y a ici quantité de machines et de fourneaux, et plus de seize mille ouvriers qui tra¬vaillent nuit et jour pour donner à la France une partie du fer qu'elle emploie. C'est de ces machines et de ces énormes fourneaux chauffés à blanc continuellement que partent les lueurs et les grondements qui nous arrivent."
[b]G. Bruno, Le Tour de la France par deux enfants. Paris, Eugène Belin, 1877 -
- 3. description générale du bailliage de Montcenis 1766-1767 (partie 4 et fin) Le 02/06/2020
MOREY
• Madame la marquise de la MADELAINE RAGNY en qualité de Dame de la moitié de la Baronie de Couches est Dame de Morey et a une partie des dixmes,
• M de ROCHEMONT une autre partie,
• Les héritiers de M de THESU une autre partie et le curé le reste.
ROZIERE
• Les héritiers de M le Maréchal de MAUBOURG et le sieur curé sont co-seigneurs de cette paroisse et ont les dixmes par moitié.
• M BOYVEAU de Volevre, ancien officier possède le fief de Villers où il fait sa résidence.
• M MAUBLANC de MARTINET, Conseiller au Parlement de Bourgogne, possède le fief de Bousserin.
SAINT BRAIN SOUS SANVIGNE
• M l'abbé de Clugny et le sieur curé ont la plus grande partie des dixmes.
• Le Roy au lieu et place de Son Altesse Sérénissime Mademoiselle de SENS est seigneur de cette paroisse.
• M CARRELET de LOISI, Conseiller au Parlement de Bourgogne, possède les fiefs de La Tagnerelle, de La Coutraye et de la Mothe Loisy.
• Le châpitre de la Cathédrale d'Autun possède le fief de Maupertuy
SAINT BRAIN SUR DHEUNE
• M le Duc de CHAROIT est seigneur dudit et partage les dixmes avec le Châpitre de la cathédrale d'Autun., M le Président de PRIX de MARIGNY, demeurant à Paris et le sieur curé.
SAINT EUGENE
• M le Comte de VERGENNES est seigneur de Saint Eugène pour deux cinquiemes,
• M RICHARD DESCROT, Conseiller au Parlement de Bourgogne pour un cinquième et demy et
• les héritiers de M le Président LOPPIN de MONTMORT pour un cinquième et demy .
• M MAUTBLANC de MRTENAY, Conseiller au Parlement de Bourgogne, possède le fief de Glorienne.
• Les religieux bénédictins de Saint Maur de Perrecy, possèdent le fief de Crot Monial (c'est actuellement le séminaire d'Autun). Les dixmes se partagent entre M l'Abbé de Clugny, le séminaire d’Autun au lieu des dames prieure et religieuses de Champ Chanoux à cause de leur fief de Champ Chanoux et le sieur curé.
SAINT EUSEBE
• Le Roy au lieu de Son Altesse Sérénissime, Melle de SENS est seigneur de Saint Eusèbe,
• les héritiers de M le Marquis de VERSALIEU possèdent le fief de la Mothe Desbois .
SAINT FIRMIN
• Monsieur l'Abbé de SALIGNAC de FENELON est prieur et seigneur de cette paroisse, il nomme au Bénéfice et réside à Paris.
• Monsieur de THELIS, officier aux gardes françoises possède le fief de la Vesvre.
SAINT GERVAIS
• Les héritiers de M BOYVEAU, ancien officier sont seigneurs de Saint Gervais,
• Madame de LA MADELAINE RAGNY est co-seigneur à cause de sa baronie de Couches.
• M le marquis de VERGENNES possède la seigneurie de Vergennes.
• M le comte de GRAMMONT, grand bailly d'épée du Baillage de Montcenis possède les seigneuries de Grancey et de Lauverne.
• M le marquis de DIGOIN, la seigneurie de Sauturne
• le collège d'Autun, la seigneurie de la Charme et de Viecourt
• les héritiers de M FIEUBET la seigneurie d'Epertully,
• le sieur curé a la plus grande partie des dixmes.
SAINT MARTIN DE COUCHES et SAINT JEAN DE TRESY
• Madame la marquise de LA MADELAINE RAGNY est Dame de la moitié de la portion appelée les Halles de Couches, de la moitié du Château de Couches et de la Creuse.
• M le Président de SIRY de MARIGNY est seigneur de l'autre moitié des Halles de Couches, de l'autre moitié du Château, de Noizeret, Chalancey des montagnes de Couches et de Saint Jean de Trezy mais toutes ces seigneuries et autres terres de mêmes paroisses et communautés sont comprises sous le nom de Baronnie de Couches.
• Le collège d'Autun à cause de son prieuré de Saint Georges a une partie des dixmes de Saint Martin de Couches.
• Une autre partie et toutes celles de Saint Jean de Trézy appartiennent au Châpitre de l'église cathédrale d'Autun sous le nom de dixmes de Perreuil.
• Le sieur curé de Couches a aussy quelques dixmes.
SAINT JULIEN SUR DHEUNE
• Madame l'abbesse de Saint Jullien de Dijon est Dame de cette paroisse. Le sieur curé a les dixmes.
SAINT LAURENT D'ANDENAY
• Monsieur l'abbé de DESNE est seigneur de cette paroisse
• Monsieur l'abbé de LA FERTE, ordre de Saint Bernard possède la seigneurie d'Avoise.
• M CALLARD, bourgeois au Mont Saint Vincent, possède les fiefs de Montsarin,
• le sieur curé a les dixmes.
SAINT MARTIN DE COMMUNE
• M de MUSY , gentilhomme, résidant à Couches est seigneur de cette paroisse.
• M le marquis de DIGOINE, possède les seigneuries de Digoine, Champagne et de Lusigny.
• M le comte de GRAMMONT possède le fief de Lauverne, dépendant de sa terre de Dracy,
• le sieur curé a les dixmes.
SAINT NIZIER SOUS CHARMOY
• M DELGLAT, trésorier de France à Lyon est seigneur de cette paroisse, il a les deux tiers des dixmes et le curé l'autre tiers.
• M DELGLAT possède aussy les fiefs de Bucat et de la Mothe des Prés.
• La prévoté de Crenne appartient au Roy.
SAINT NIZIER SUR ARROUX
• Monsieur le Marquis de VILLER LA FAYE est seigneur de cette paroisse.
• Le sieur curé a les dixmes.
SAINT PIERRE DE VARENNE : à portion congrue
• M l'Abbé de SALIGNAC de FENELON à cause de son prieuré de Saint Sernin est collateur du Bénéfice et a la plus grande partie des dixmes.
• Madame l'abbesse de Saint Jullien de Dijon a l'autre partie.
• Monsieur de BEAUREPAIRE, ancien capitaine au régiment du Roy, chevalier de Saint Louis est seigneur de cette paroisse, il possède aussy la seigneurie de Brandon.
• Le sieur JOUFFROY, Bourgeois à Autun possède le fief des Chavanes, relevant de la Baronie de Couches.
SAINT PRIVEY :
• Madame la marquise de LA MADELAINE RAGNY est Dame de cette paroisse, elle a un tiers des dixmes
• Madame DAMAS un tiers et le sieur curé l'autre tiers.
SAINT SEBASTIEN D’UCHON :
• M le comte de VERGENNES est seigneur et premier Baron d'Uchon.
• Messieurs de VILLERS LAFAYE, de CHAMPIGNOL, DESCROT, de VERGENNES et DELGLAT sont co-seigneurs de cette Baronie. Le sieur curé a les dixmes.
SAINT SERNIN DU BOIS : à portion congrue
• Monsieur l'Abbé de SALIGNAC FENELON est seigneur et collateur. Il a les dixmes.
• Les religieux de Maizière, ordre de Saint Bernard sont seigneurs de Prodhun en partie.
SAINT SYMPHORIEN :
• Le doyen de l'église cathédrale d'Autun est collateur
• Le sieur curé a la plus grande partie des dixmes,
• le reste se partage entre M le comte de VERGENNES, seigneur de Bourdeau et Saint Symphorien, les héritiers de Madame la présidente d'ALIGRE qui possèdent le fief Demarnay, les héritiers de M MILLARD, ancien gendarme de la garde du Roy qui possède le fief de la Crotte...
SAINTE RADEGONDE :
• Madame l'abbesse de Saint Jean Legrand d'Autun est Dame de cette paroisse et a la plus grande partie des dixmes,
• le sieur curé a l'autre partie.
• Les héritiers de M le président LOPPIN de MONTMORT sont co-seigneurs de cette paroisse.
USSEAUX : à portion congrue.
• Les Bénédictins de Saint Pierre de Chalon sont seigneurs d'Usseaux et Bessy son annexe, ils sont collateurs et ont la plus grande partie des dixmes.
• M le Chevallier d'ACRET possède les fiefs de Busserolle et de Chevalot.
• M de MONTMORILLON possède les fiefs de Nusilier et de Chazelot
SAINT MAURICE LES COUCHES
• Madame la marquise de LA MADELAINE RAGNY est Dame de Saint Maurice, Bouhy, Corcelle, Marchet, Nyniole, Nion et la Creuse qui sont des hameaux dépendants de sa Baronie de Couches.
• Monsieur le comte de GRAMMONT est seigneur de Dracy,
• Messieurs les héritiers de Madame la première Présidente du département de Bourgogne possèdent le fief de Cromey.
• M EMONIN de DAMPIERRE, ancien conseiller au Parlement de Bourgogne possède le fief de Lapalus.
• Le collège d'Autun a la plus grande partie des dixmes, le sieur curé de Couches à l'autre partie.
SAINT MARTIN D'AUXY
• M DUBREUIL de BEAUDESIR, demeurant dans sa terre près Gueugnon en est seigneur.
• Monsieur le marquis de LA MADELAINE RAGNY est seigneur de Forge. Le sieur curé a les dixmes.
TOULON EN BOURGOGNE
• Les héritiers de M le Président LOPPIN de MONTMORT, sont seigneurs de Toulon pour la partie qui est rière le Baillage de Montcenis.
• M SACLIER, Bourgeois à Toulon, possède le fief de Giverdey.
• M l'Abbé de Cluny a les dixmes.
TORCY : Annexe de Montcenis,
• M de VILLEDIEU, Conseiller au Parlement de Bourgogne est seigneur.
• M COURTOIS, abbé de Saint Martin d'Autun a les dixmes.
VENDENESSE SUR ARROUX
• M l'évêque d'Autun est collateur.
• Le sieur curé a les dixmes,
• les héritiers de M le maréchal de MAUBOURG sont seigneurs de cette paroisse.
• M DECHARGERE du Breuil possède le fief noble de Beaudésir.
MONTMORT
• Les héritiers de M le Président LOPPIN sont seigneurs de cette paroisse, ont une partie des dixmes.
• Madame l'abbesse de Saint Jean Legrand d'Autun nomme au Bénéfice, elle a une partie des dixmes et le sieur curé l'autre partie.
Description particulière de Montcenis.
Si c'est une ville ou un bourg, son origine, le nombre des habitans, le nombre de feux, quel est sont titre, qui en est seigneur, sa situation, son étendue en longueur largeur et circonférence, ses principaux édifices, ses environs plaines ou montagnes ?
On a point d'époque plus reculée de l'origine de la ville de Montcenis que l'édit du mois de janvier 1696 et la déclaration du 5 juin suivant, par laquelle le feu Roy bizayeul de sa majesté incorpora aux Etats de la province de bourgogne les offices de maires perpétuels créés par Edit du mois d'août 1692, d'où l'on peut conclure que Montcenis a reçu le titre de ville à l'époque de l'établissement des maires, cependant la ville de Montcenis députoit aux Etats de Bourgogne avant ce tems là. On scait même que Monsieur BOYVEAU, lieutenant civil au Baillage de Montcenis avoit reçu déjà le titre de conseiller d'état.
Il y a dans cette ville environ 700 habitans ou communiants et 208 feux en y comprenant 24 qui composent la classe des mendians et 12 tant locataires que cultivateurs de fond hors l'enceinte de la ville.
Cette ville a le titre de Baronie, le Roy en est seigneur et le sieur DELACHAISE, avocat et subdélégué de l’Intendance de Bourgogne en est engagiste au lieu et place de M de ROCHEMONT.
La ville de Montcenis est située entre trois montagnes, sur l'une de ces montagnes, au levant sont les ruines de l'ancien château. Du midy au couchant est la montagne ditte le calvaire, et du couchant au septentrion les montagnes de la Châtelaine et des hauts de Baudot.
Cette ville n'est point fermée de murs, elle est composée de trois rues principales dont deux forment une portion circulaire à l'entour de la montagne et l'autre est placée sur le sommet d'une éminence qui joint du côté de Toulon une autre montagne, les trois rues aboutissent à une place publique qui fait à peu près le milieu de la ville. C'est près l'extrémité de la rue de Toulon qu'est située l'église paroissiale entre midy et couchant de la ville. La plus grande des rues se dirige au levant et conduit à Chalon. Elle a environ 120 toises de longueur. La troisième rue se divise au septentrion et conduit à Autun, elle a environ 70 toises de longueur. Elle est à peu près égale à la rue de Toulon. Il y a encore à l'extrémité de la rue d'Autun une petite rue qui conduit au faubourg du côté du couchant et une autre rue paralèlle à la première qui conduit à l'auditoire du Baillage au devant duquel, il y a une petite terrasse qui sépare une rue qui conduit aux halles de celle qui conduit depuis la place publique à la montagne de l'ancien château.
C'est à l'extrémité de la rue d'Autun que se situe le couvent des Religieuses. Les rues sont presque de niveau mais les pavés en sont dégradés et en mauvais état. La vue du côté de levant et de midy est fort belle depuis une promenade qui est à l'extrémité de la ville du côté de Châlon, où est placé un petit pavillon pour l'exercice de l'arquebuse. Cette promenade est la seule qu'il y ait dans la ville mais elle est mal entretenue et se dégrade sensiblement.
On ne peut pas donner une idée juste de la circonférence de la ville par rapport à son irrégularité mais on présume qu'elle est de 6 à 700 toises au moins.
Les environs de cette ville du côté de levant sont des plaines d'environ deux lieues de circonférence, le reste est coupé de montagnes dont la majeure partie est couverte de bruyères.
(fin) -
- 4. Le Creusot vu par... (1) Le 31/05/2020
Le Creusot en 1865 :
« La première fois que je me rendis au Creusot, c'était au mois de juin 1865. Parti de Paris la veille au soir, par l'express de la Méditerranée, j'étais à l'aurore à Chagny, bientôt après à Montchanin que je quittais avec un train d'ouvriers qui allaient commencer leur journée au Creusot. En moins d'un quart d'heure, la locomotive s'arrêtait et j'avais devant les yeux un magnifique spectacle; ici les puits de mine, où la machine infatigable avait déjà mis les câbles en jeu pour l'extraction de la houille; plus loin les gigantesques hauts-fourneaux travaillant nuit et jour, sans jamais de relâche, et d'où s'échappe comme une traînée de lave, la fonte de fer liquide. D'un autre côté était la forge qui rappelle par son architecture, dont le fer a fait tous les frais... les halles centrales de Paris. Les ateliers de construction mécanique, d'où sortent les machines marines, les machines fixes, les locomotives, et mille autres ingénieux appareils, complètent ce grandiose ensemble. Le vaste emplacement de l'usine est dominé par une énorme cheminée qui reçoit les gaz de tous les hauts-fourneaux. Elle est haute de quatre-vingts mètres...Autour de l'établissement, va et vient la locomotive, obéissant à toutes les exigences du service, et dix mille ouvriers prêtent leurs bras à cette usine sans rivale au monde. »
"Le Creusot et les mines de Saône-et-Loire, 1865", Louis Simonin in "Le Tour du monde", Paris, Hachette 1867 -
- 5. description générale du bailliage de Montcenis 1766-1767 (partie 3) Le 31/05/2020
Etat ecclésiastique du Baillage
Quelles sont les abbayes, prieurés ou autres bénéfices, de quels ordres, combien de religieux, si ces bénéfices sont en règle ou en commende, quels sont leurs revenus ?
Il n'y a point d'abbayes dans l'étendue de ce Baillage et l'on n'y connoit que quatre prieurés.
Celuy de Saint Sernin du Bois et Saint Germain en Brionois son annexe, ordre de Saint Augustin et en commende de nomination royale et de la juridiction de l'évêque d'Autun, son revenu peut valoir aujourd'huy 6000 livres.
Celuy de Saint Jean Baptiste d'Uchon, ordre du Val des Choux est en commende et de la collation du prieur du Val Croissant son revenu peut valoir 600 livres.
Celuy de Saint Georges de Couches, ordre de Saint Benoist est d'ancienne fondation, on voit par plusieurs cartulaires de l'abbaye de Flavigny qu'il dépendoit autrefois de ce monastère et qu'il étoit de sa collation. Mais il fut uny au collège des jésuittes de la ville d'Autun en l'année 1624, par bulle d'Urbain VIII du consentement de l'abbé de Flavigny de ses religieux et de l'évêque d’Autun. Ce prieuré peut valoir 16000 livres de rente.
Celuy de Champchanoux ordre de Saint Benoist fût fondé par Hugue Odo (?) (d’après Courtépée, ce monastère de Bénédictines fut fondé par le duc Eudes IV) duc de Bourgogne de la première race, dans la paroisse de Saint Eugène et transféré à Toulon en 1686. On a appris que par le titre d'institution le fondateur entendoit que l'on ne recevoit dans cette communauté que des filles nobles, ce qui a été exécuté pendant très longtemps, mais manquant de sujets, elles furent obligées de recevoir des filles de Bourgeois. Ce prieuré est claustral quoyqu'il y ait eu des prieures qui ont prétendu qu'elle estoit une abbaye sous prétexte que la prieure porte une grande croix d'or comme les abbesses.
Cette communauté est actuellement réduite au nombre de trois religieuses dont l'une fut en 1762, transférée par lettre de cachet à Moulin aux dames Dizeure pour s'être opposée à l'exécution d'un arrêt du conseil rendu par requête en 1761 qui mettoit en Régie les biens de cette communauté dont les revenus montent à plus de 6000 livres en biens fonds, indépendamment d'un contrat de 7000 livres sur les provinces.
La ville de Toulon désiroit fort conserver cette Communauté. Elle a encore fait des démarches pour cela .
Il y a encore un chapitre à Couches que l'on nomme le chapitre Saint Nicolas de Couches. On lit dans Autun Chrétien que ce chapitre fut fondé par Louise de la Tour de l'autorité de Claude Montagut son époux en l'an 1464 sour le pontificat de Paul II, sous le règne de Louis XI et du consentement du Cardinal Rollin évêque d'Autun.
Cette fondation fût faitte pour six chanoines dont le 1er est prévost de cette église mais il n'y en a que trois actuellement en exercice, le prévost compris. Les revenus de ce chapitre peuvent valoir 2400 livres.
Il peut y avoir quelques petites chapelles dans l'étendue de ce Baillage mais on ne connoit que celle du Saint esprit du Breuil qui peut valoir 400 livres de revenu, la desserte s'en fait par un prêtre séculier dans l'église de cette paroisse.
Combien de couvents, de religieuses, époque de leur établissement, leurs revenus ?
Il n'y a qu'un seul couvent de religieuses de l'ordre de Sainte Ursule.
Cet établissement fut proposé à la communauté de Montcenis, le 18 août 1645, par Antoine MERCIER , écuyer, seigneur DUTHIL, capitaine des ville et château de Montcenis et accepté par Denis VILLEDIEU, avocat et lieutenant ordinaire en la baronie du dit lieu pour les princesses de LONGUEVILLE et de CARIGNAN et approuvé par celles-cy le 22.O8.1646. Jacques de NUCHERE, évêque de Chalon permit le 12.12.1647 à deux religieuses professes de la communauté de Saint Jeangoux, d'aller commencer cet établissement, Claude de LA MADELEINE de RAGNY, évêque d'Autun y consentit également et au mois de septembre 1671, la communauté se trouvait composée de 19 religieuses du coeur d'une converse et de deux tourrières, elle obtint de sa majesté des lettres patentes à l'effet d'être autorisée et de recevoir des sujets. Lesdites lettres furent enregistrées au Parlement de Bourgogne le 23.O9.1671.
Cette communauté qui est aujourd'hui composée de vingt cinq dames du choeur et de cinq converses n'a en fond que deux petits domaines et un petit pré joint à son enclos, elle peut avoir au plus quatre à cinq milles livres de rentes toutes charges non déduittes.
Etat des gentils hommes dudit Baillage, quelle est leur demeure, leur famille, et leur état ?
Il n'est pas possible de répondre quant à présent à cette question d'une manière satisfaisante. On ne connoit point de gentils hommes dans le ressort de ce Baillage qui ne soyent seigneurs des terres et la plus part n'y résident pas. On va donner en attandant que l'on se soit procuré de plus amples éclaircissements un état détaillé par paroisses de toutes les terres et fiefs dépendants du Baillage et dans cet état il sera fait mention des cures que l'on sait être à portion congrue.
MONTCENIS à portion congrue
• Baronie dépendant du domaine du Roy.
• M DELACHAISE subdélégué de l'Intendance de Bourgogne au département de Montcenis en est engagiste comme représentant M DEROCHEMONT .
• M COURTOIS, abbé de Saint Martin, évêque de BELLEY, a les dixmes.
• M l'évêque d'AUTUN nomme à la cure.
• M ROUGEOT, controlleur et receveur général des domaines du Roy au département d'Auxerre, possède le fief de PERRIGAS.
• M DELGLAT, trésorier de France à Lyon, possède le fief de Montessu qui est une maison située à Montcenis, à laquelle il est dû plusieurs cens et rentes sans justice.
• M DELAGRANGE conseiller au Parlement de Dijon, possède les fiefs du Bois Saint Pierre et des Terreau.
• M REY avocat à Montcenis possède le fief de Sauvage .
• Madame l'abbesse de Saint Jullien de Dijon a une partie des dixmes.
• Monsieur DELGLAT, trésorier de France à Lyon, possède le fief de la Sorme.
• Monsieur DUPUIS de Saint Martin en sa qualité d'engagiste de la baronie de Sémur en Brionois possède le fief appelé Membre de Blanzy.
BESSY : à portion congrue
• Les Bénédictins de Saint Pierre de Chalon sont seigneurs de cette paroisse et ont la moité des dixmes.
• Les héritiers de M DUFOURNAT de Digoin ont l'autre moitié des dixmes en vertu de leur fief de Chassy en Charolois.
• Les héritiers de M LOPPIN, président au Parlement de Bourgogne sont co seigneurs de cette paroisse.
• M le Chevalier DUCRET, gentilhomme est seigneur de la Tour du Bois et de Cheureau, il réside dans ses terres.
BLANZY
• M l'Abbé de Clugny est seigneur décimateur et collateur du Bénéfice.
• M DELGLAT, possède le fief du Plessis, il réside ordinairement à Lyon.
• Les héritiers de M COCHET, possèdent les fiefs de Savigny et de Florette et ont une partie des dixmes. Ils résident à Autun.
• M DEVALETINE , gentilhomme, ancien officier, chevalier de Saint Louis possède le fief d'Ocle et réside dans sa terre de la tour Baudin, proche Bussy.
LA BOULAYE
• Les héritiers de M LOPPIN, président au Parlement de Bourgogne sont seigneurs de La Boulaye et collateurs de la cure, ils sont aussy seigneur de Rochefort.
BREUIL à portion congrue.
• M le Chevalier de THELIS , officier au gardes françoises est seigneur du Breuil.
• M le grand archidiacre de Châlon et décimateur et collateur de la cure.
• M de THELIS possède encore les fiefs de Morande, Montaubry et Avoizotte.
• Monsieur de VILLEDIEU, seigneur de Torcy, Conseiller au Parlement de Bourgogne, possède les fiefs de Chamleau et de Montvaltin.
CHARBONNA
• Les héritiers de M LOPPIN, président au Parlement de Bourgogne sont seigneurs de CHARBONNA.
• Madame l'abbesse de Saint Jean Le Grand d'Autun a une partie des dixmes.
• M de MACMAHON, marquis d'Eguilly seigneur de Chaseux etc.… a une petite portion de dismes et l'évêque d'Autun est collateur du Bénéfice
CHARMOY : à portion congrue
• M DELGLAT, trésorier de France à Lyon est seigneur de Charmoy.
• M l'Abbé THOMAS, prieur de Mayvre est décimateur et collateur du Bénéfice.
• M DELGLAT possède encore les seigneuries de Battant, La Roche et la Tour du Bost et les fiefs d'Espoisses, de la Forest Ronde et des Dornan.
CHATELMORON
• Madame la marquise de LA MADELAINE RAGNY, réside dans la terre d'Epiry, paroisse de Marcilly et les héritiers de M de THESU sont co-seigneurs de Châtelmoron.
• L'abergement autrement la prévoté de Nuis appartient au Roy.
ECUISSES à portion congrue
• M l'évêque de CHALON est collateur, M l'abbé DESNE chanoine à Besançon est seigneur d'Ecuisses, il a les deux tiers des dixmes.
• M DESNE est encore seigneur de la Mothe Vouchot et il possède le fief de Monnetoy.
ESSERTENNE
• M le Président de SIRY de MARIGNY, demeurant à Paris est seigneur d'ESSERTENNE,
• M de ROCHEMONT, ancien gendarme de la garde du Roy est seigneur de la Mothe sur Dheune, il a une partie des dixmes.
• M le curé à l'autre partie,
• le Bailly de Fontenoy, demeurant à Nancy a le fief noble appelé la seigneurie de Belle Croix d'où dépend le fief d'ECOUTOT.
DETTEY à portion congrue
• M l'évêque d'Autun est collateur de la cure
• .Les dixmes pour la plus grande partie appartiennent aux Bénédictins de Perrecy.
• Les seigneurs de Champignol et d'Escrot en ont une petite partie et une partie de la seigneurie.
• Les héritiers de M LOPPIN, Président au Parlement de Bourgogne sont seigneurs de DETTEY.
• M le Comte de VERGENNES a aussy portion de la seigneurie de Dettey à cause de la baronie d'Uchon.
• Les héritiers du sieur BARD, bourgeois à Dettey possèdent le fief Dessause.
• Les héritiers du sieur d'EPINE possèdent le fief de Valairon.
• M DEMONT ancien capitaine au Régiment de Navarre, résident à Bar possède le fief de Bonneau.
LA CHAPELLE SOUS UCHON : à portion congrue
• M le Comte de VERGENNES est seigneur de la Chapelle à cause de son comté de Vergennes cy devant Toulongeon.
• M l'Abbé THOMAS, prieur de MÊVRE a les dixmes.
LA CHAPELLE DE VILLARD : à portion congrue
• Madame la marquise de LA MADELAINE RAGNY à la moitié de cette seigneurie,
• le sieur BOUSSARD , écuyer à Beaune à l'autre moitié et la totalité des dixmes.
LA TANNIERE :
• La cure est à la nomination de l'évêque d'Autun, le curé a les deux tiers des dixmes, l'autre tiers se partage entre le marquis de VILERS LAFAYE , résident dans ses terres près d'Arnay le Duc, seigneur de La Tannière, Monsieur RICHARD seigneur Descrot, Conseiller au Parlement de Bourgogne, propriétaire des fiefs de la Bruére autrement de la Chenille.
• Les héritiers de M COCHET, gentil homme, propriétaire du fief de Trelague, résident à Autun et Monsieur de LA RAMISSE, écuyer, lieutenant général du Baillage d'Auxonne, propriétaire du fief de Bussière.
MARCILLY :
• Madame la Marquise de LA MADELAINE RAGNY est Baron de Marcilly. Elle a une partie des dixmes,
• Madame l'abbesse de Saint Jullien de Dijon une autre partie et le curé le reste.
MARMAGNE : à portion congrue
• M COURTOIS, abbé de Saint Martin d'Autun est seigneur haut justicier de cette paroisse. Il a les dixmes.
• Les héritiers de Madame la présidente d'ALIGRE, possèdent le fief noble de la Gorge, aussy de Saint Sulpice et Visigneux, dépendants des terres de Marmagne, Broye et Montjeu, les deux dernières du Baillage d'Autun.
• Monsieur DELGLAT, trésorier de France à Lyon, possède le fief de Boutesuche.
• Le Roy est seigneur d'une partie de cette paroisse, dépendant de sa Baronie de Montcenis
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- 6. description générale du bailliage de Montcenis (partie 2) Le 28/05/2020
(suite)
8) S'il y a des vignes, le prix ordinaire des vins, s'ils se consomment dans le pays ?
Il n'y a pas a beaucoup prés assés de vignes dans l'étendue de ce Baillage pour fournir à la consommation qui s'y fait, mais les Baillages de Beaune et Chalon et une partie de celuy d'Autun y supléent. Le prix ordinaire de ces vins, comparaison faite des dix dernières années, suivant le taux des mercurialles doit être de 44 livres 10 sols la queue, composée comme on l'a dit plus haut de deux tonneaux etc...
9) S'il y a des rivières qui traversent le Baillage, quelles parties elles en parcourent, où est leur source et leur embouchure, si elles sont poissonneuses navigables ou flottables ?
La rivière d'Arroux parcourt du septentrion au midy, environ six lieues de ce Baillage, elle rentre dans celuy d'Autun à Igornay le traverse jusqu'à Saint Didier espace d’environ six lieues, le sépare de celuy de Montcenis jusqu'à Charbonna, icy cette rivière entre dans le Baillage de Montcenis le parcourt jusqu'à Toulon et depuis Toulon à Guegnon elle le sépare du Charolois laissant à sa droite Sainte Radegonde, Roziers, Dessy et Usseau, paroisses du Baillage de Montcenis.
Cette rivière prend sa source dans le Baillage d'Arnay le Duc proche les villages de Culêtre et Chatellenot et se jette dans la Loire au port de Digoin.
Cette rivière est assés poissonneuse et on présume que l'on pourroit aisément la rendre navigable depuis Toulon jusqu'au port de Digoin, ce qui seroit un grand avantage pour le Pays.
La rivière de Mêvrain a quatre lieues et demie de longueur dans l'étendue de ce Baillage, depuis sa source à l'étang du même nom, paroisse de Saint Sernin du Bois jusqu'à son embouchure dans l'Arroux au village d'Etang. Cette rivière est poissonneuse et flottable.
La rivière Dheune traverse le Baillage du côté de l'orient depuis l'étang de Long-pendu où elle prend sa source jusqu'à Saint Léger sur une étendue de trois lieues, cette rivière se jette dans la Saône au port de Chauvort.
La Bourbince prend également sa source à l'étang de Long-pendu, elle parcourt environ une lieue et demie de ce Baillage du côté de midy et à son embouchure dans la Loire, cette rivière est poissonneuse.
Il y a aussi la rivière du Gratoux qui parcourt environ deux lieues et demie de ce Baillage depuis les étangs du Breuil où elle prend sa source jusqu'à Blanzy où elle se jette dans la Bourbince, toutes ces rivières sont flottables.
1O) S'il y a beaucoup de sources et si l'on tire un bon party des eaux ?
Il y a beaucoup de sources et de petits ruissseaux mais il n'y a pas d'autres usines que les forges de Long-pendu et du Mêvrain dont on a parlé dans la réponse à la question 3.
Le Baillage de Montcenis est situé dans le payis le plus élevé de la France, les ruisseaux qui prennent leurs sources dans une partie de ce Baillage se jettent dans l'Arroux ou la Bourbince et de là dans l'océan, et ceux qui prennent leurs sources dans l'autre partie se jettent dans la Dheune et de là dans la méditerannée.
11) S'il y a des marais, des étangs ?
Il y a peu de marais et on nen connoit pas de considérables, mais il y a une assés grande quantité d'étangs dont le plus considérable est celuy de Long pendu à deux petites lieues de Montcenis au midy de cette ville. Cet étang auroit la propriété singulière de servir de réservoir pour le point de partage des eaux d'un canal que l'on pourroit faire par cet endroit pour joindre la Saône a la Loire et par ce moyen les deux mers par l'endroit le plus court. Ce projet a été proposé plusieurs fois sous le règne de Louis XI, Louis XIII et Louis XIV. Il en a encore été question du tems de la Régence ; mais on ne scait pas les raisons qui en ont empêché l'exécution.
12) S'il y a beaucoup de bestiaux si l'espèce en est belle ?
On peut compter dans le Baillage de Montcenis suivant le calcul que l'on en a fait dans la réponse à la question 6 sur 10 600 et quelques bêtes à cornes. Ces bestiaux sont communément d'une belle espèce surtout dans la partie de ce Baillage qui comprend les paroisses de Blanzy, Saint Brain, Saint Eugène, la Tannière, Charmoy, Saint Nizier, Saint Simphorien, Marmagne etc...
13) Si on s'y occupe de la part des haras, combien il y a d'étalons, s'il y a de bonnes jumants poulinières ?
Il n'y a point de haras dans l'étendue de ce Baillage et très peu de bonnes jumants poulinières. Il y a par conséquent très peu de beaux chevaux, le payis aux surplus ne parroit pas propre à ce genre de commerce: il y a d'ailleurs très peu de jumants dans l'étendue de ce Baillage dont les terres ne sont cultivées que par des boeufs.
14) Combien il y a de villes ou de gros bourgs dans l'étendue de ce Baillage ?
Il n'y a de ville que celle de Montcenis, Toulon et Couches ne sont qu'en partie de ce Baillage. Ces deux villes sont plus considérables que celle de Montcenis. Elles dépendent de cette subdélégation. Il y a aussy le bourg de la Tannière.
15) Quelle sont les terres de grande mouvance ?
Si par terre de grande mouvance on a entendu parler des fiefs de dignité, on peut compter dans le Baillage de Montcenis dix terres de cette nature.
- Le comté de Toulonjon, actuellement possédé par M le Chevalier de VERGENNES, ambassadeur à la porte ottomane, relevant du duché de Nevers.
- Le marquisat de la Tour du Bost, par M DELGLAT, trésorier de France à Lion.
- Le marquisat de la Boulaye (acquis en 1753 par Germain -Anne LOPPIN (voir Courtépée), par les héritiers de M LOPPIN, président au parlement de bourgogne.
-La baronie d'Uchon unie au marquisat de la Boulaye au comte de TOULONJON, à la baronie de Champignol et à la seigneurie Descrot.
- La baronie de Brandon possédée par M DEBEAUREPAIR (Jean Baptiste Joseph de BEAUREPAIRE, chevalier de Saint Louis (voir Courtépée), ancien capitaine au régiment du Roy, résident dans la terre de Beaurepair.
- La baronie de Marcilly, possédée par M de LA MADELEINE RAGNY y demeurant.
- La baronie de la Mothe (fief de Saint Berain sur Dheune (voir Courtépée) par M DUBREUIL de CHARGERE y demeurant.
- La baronie de Champignol (Champignole, paroisse de La Tanière fut acquis en 1650 par Charles LEBRUN, comte du Breuil en Bourbonnais (voir Courtépée), par M LE BRUN de CHAMPIGNOL, demeurant à Autun.
- La baronie de Couches, par M DETRADE pour la partie qui dépend du domaine du Roy et Monsieur de LA MADELEINE RAGNY et le président de SIRY de MARIGNY pour les autres parties.
- Et la baronie de Montcenis dépendante du domaine du Roy par Monsieur DELACHAISE, subdélégué de l'Intendance de Bourgogne qui l'a acquise de Madame de Rochemont.
- Presque toutes ces terres relevent immédiatement du Roy.
Si au contraire on a entendu par terres de grande mouvance des fiefs dominants desquels relèvent plusieurs autres fiefs, il n'est pas possible d'en donner quant à présent un état exact, la plupart des terres de cette classe ayant été démembrée, on craindroit de ne pas arriver juste.
16) De combien de communautés est composé le Baillage ?
Le Baillage de Montcenis est composé de quarante une communautés ou paroisses desquelles dépendent plusieurs villages ou hameaux.
17) Combien il y a de cures, de quel diocèse, si elles sont à portion congrue ?
Il y a dans ce Baillage, 41 cures et deux annexes. Celles de Saint Privé, Marcilly, Auxy, La Chapelle de Villard, Saint Laurent, Le Breuil, Mouy et Châtelmoron sont du diocèse de Chalon, toutes les autres sont du diocèse d'Autun.
A l'égard des cures qui sont à portion congrue, il en sera parlé dans la réponse à la question concernant l'état des gentils hommes du Baillage.
18) S'il y a encore des familles de nouveaux convertis ?
Toutes ces familles sont éteintes
19) Combien il y a de routes qui traversent le Baillage, si elles sont en bon état ?
Il n'y a encore aucune grande route dans ce Baillage.
Messieurs les élus ont ordonné celle de Montcenis à Couches qui a trois lieues et demie de longueur, ils ont encore ordonné celle de Montchanin à Toulon qui traverse le Baillage depuis Montchanin à La Coudraye espace de trois grandes lieues.
On travaille aussy depuis plusieurs années au chemin d'Autun à Toulon qui traverse le Baillage sur près de quatre lieues de longueur : mais les chemins les plus fréquentés et les plus nécessaires sont ceux de Montcenis à Toulon, de Montcenis à Chalon et de Montcenis à Autun par Marmagne.
2O) S'il y a beaucoup de ponts et bien entretenus ?
Il n'y a de grand pont que celuy de Mêvre sur le Mêvrain qui a neuf petites arches, le pont du Bruillet sur la même rivière qui a trois arches, et le pont de Marmagne d'une seule arche.
Il y a encore le pont de Saint Léger sur la Dheune, d'une seule grande arche d'environ 40 pieds d'ouverture. Le pont de Toulon sur Arroux, celuy-cy est fort grand, il a 13 arches de 20 à 25 pieds d'ouverture et un petit pont d'une arche sur la même rivière au bas du village de Montromble.
Il y a encore le pont de Blanzy sur la Bourbince qui est de cinq arches. Tous ces ponts sont en bon état.
(à suivre) -
- 7. description générale du bailliage de Montcenis 1766-1767 (partie1) Le 26/05/2020
Le dépouillement des documents conservés dans la Série B des archives départementales est toujours riche de surprises. Les Intendants et leurs délégués se mêlaient (déjà !) de tout !
La vie de nos villages et de nos ancêtres est, là plus qu’ailleurs, presque palpable. A travers les inventaires, procès verbaux divers et variés ( décès de causes douteuses, coups et blessures, vols... ), querelles de voisinages, contestations sur les prix ou la qualité des marchandises ou des prestations, approbation des décisions des communautés d’habitants, ou imputation d’office de charges comme reconstruire l’église, loger plus décemment son desservant ou assumer la remise en état des voies de circulation, nous partageons la vie quotidienne de nos cités et de nos prédécesseurs. Que de drames ou d’événements plus comiques ! Quel irremplaçable instrument d’étude de l’histoire locale.
Le document qui suit, conservé aux archives départementales à Mâcon sous la cote B 2037, se compose de 25 pages manuscrites dressant le tableau historique, administratif, ecclésiastique et économique de la Subdélégation de MONTCENIS en 1766-1767. L’orthographe et la ponctuation du texte ont été scrupuleusement conservées.
DESCRIPTION GENERALE DU BAILLAGE DE MONTCENIS
Généralité de Bourgogne.
Sub-délégation de Montcenis :
1) Quelle est sa longueur sa largeur et quels sont ses confins.
Le Baillage de Montcenis est très ancien, mais on ignore le tems de sa création. On voit par les lettres patentes de Philipe Duc de Bourgogne, du O1.11.1423, que de toute ancienneté, le comté de Charolois étoit du ressort du Baillage ou siège de Montcenis, dont il paroit qu'il a été distrait le 11.O4.1561, époque des lettres patentes du Roy Charle IX, portant création d'une Baillage Royal à Charole.
Et dans le livre intitulé "Mémoires pour servir à l'histoire de France et de Bourgogne", on lit que depuis 1363, jusqu'à 1472, le Bailly d'Autun étoit en même tems Bailly de Montcenis, Sémur en Brionois et Bourbon Lancy.
La longueur moyenne du Baillage de Montcenis du levant au couchant s'étend depuis Charbonna à Chatelmoron, elle a environ neuf lieues. Sa largeur moyenne depuis le Gratoux à l'extrémité des Bois du Roy vis à vis le village d'Antully à près de quatre lieues.
Cependant, comme il y plusieurs parties de ce Baillage enclavées dans les Baillages de Charole, Bourbon et Chalon, sa plus grande longueur de lorient au couchant est de douze lieues et se prend depuis Usseau jusqu'à Saint Gervais, et sa plus grande largeur de midy au septentrion est de cinq lieues à prendre depuis Blanzy qui est en partie du Charolois jusqu'à Marmagne inclusivement.
2) Si le pays est en plaine ou en montagne.
La partie de ce baillage prise entre l'Arroux et le Mêvrain jusqu'à Marmagne et delà à Montcenis et St Eugène, et qui en comprend environ le quart est remplie de montagnes des plus élevées de la Bourgogne, le reste du pays est coupé de vallons et il y a très peu de plaines.
3) S'il y a beaucoup de bois, de quelles espèces et essences et en quel état ils sont, quel en est le débit et l'employ ?
Les bois les plus considérables sont les bois du Roy entre Antully et Saint Sernin, auquels sont joints ceux de Saint Sernin, Prodhun, Saint Emiland etc.… du côté de septentrion qui forment une étendue de deux lieues de longueur sur une de largeur. Il y encore la forêt d'Avoise et les Bois de la Mothe, du Breuil et de Saint Jullien du côté du levant qui forment une étendue de deux lieues de longueur sur une demie de largeur. La forêt d'Uchon entre midy et couchant est encore assés considérable, elle peut avoir une lieue de longueur sur une demie de largeur. Il y a encore beaucoup d'autres petites forêts et bois particuliers.
Presque tous ces bois sont en futayes, la plus grande partie essence de chênes, le reste hêtres et charmes : mais la végétation en paroit presque partout fort lente.
Une partie des bois de Saint Jullien, Lamothe etc.… se débite pour la forge qui est établie depuis peu sur l'étang ou lac de long-pendu. Ceux de Prodhun et Saint Sernin pour celle établie tout récemment sur l'étang de Mêvrain et pour la verrerie de verres à boire établie à Prodhum.
Tous ces bois en général ont été jusqu'à présent assés négligés. Il s'en fait peu de débit, si ce n'est pour le mairrein et sabbotage la traitte en étant fort difficile par rapport au mauvais état des chemins.
4) S'il y a des prés et paccages, si chaque communauté à des communaux ?
Chaque domaine a ses prés et paccages particuliers, il y a très peu de communaux.
5) S'il y a des Mines, de quelle espèce elles sont, combien il y a qu'elles sont découvertes, si elles sont toujours exploitées, à qui elles appartiennent, quel en peut-être le produit, où s'en fait le débit, si les débouchés en sont faciles ?
Il n'y a de mines connues dans toute l'étendue de ce Baillage que les mines de charbon de terre situées au nord de la ville de Montcenis et à une demi-lieue de distance et celles situées au midy de cette ville dans la paroisse de Blanzy et à deux lieues de distance.
Il y a plusieurs siècles que les mines de Montcenis sont découvertes, elles sont dans la directe de la Baronie de Montcenis, dépendant du domaine du Roy.
Plusieurs particuliers propriétaires d'une partie du territoire les ont fait exploiter jusqu'à présent par des précaires moyennant une légère rétribution et à la charge d'en donner le tiers au seigneur engagiste. Cette exploitation a été faitte dans tous les tems sans aucun ordre ny précaution et la consommation en a été très peu considérable, ces charbons n'ayant jamais été exportés n'y connus jusqu'au moment où le seigneur engagiste a entrepris d'en renouveller l'exploitation et de mettre les mines en état de fournir à une consommation des plus considérable, les charbons y étant abondants et d'une qualité supérieure à tous les charbons de terre connus dans la province. Outre le débit qui s'en fait actuellement sur les lieux et qui peut produire environ deux à trois mille livres, le seigneur engagiste fait exporter ces charbons sur les rivières de Loire et de Saône : mais la traitte en étant difficile par raport au mauvais état des chemins, on ne peut quant à présent en évaluer le produit.
A légard des mines de Blanzy, la qualité en est de beaucoup inférieure à celles de Montcenis, elles ne sont pas à beaucoup près aussy abondantes et l'extraction en est très difficile parraport aux eaux ce qui fait que les propriétaires ne les font exploiter que momentanément par des précaires comme on faisoit exploiter celles de Montcenis et qu'ils en retirent très peu de chose. Il y a encore des mines de fer au village de Chalancey, paroisse de Couches.
6) Quel est le commerce le plus ordinaire de ce Baillage, les lieux principaux où il se fait, à quoy il peut-être à peu près évalué ?
Le commerce le plus ordinaire de ce Baillage est en bestiaux de toute espèce, il se fait dans les foires établies dans les villes d'Autun, Couches, le village du Martrat, paroisse de Marcilly, le Mont Saint Vincent, Perrecy, Charole, Toulon et Montcenis ; mais plus particulièrement dans celles d'Autun, Couches, Mont Saint Vincent, Toulon et Montcenis.
Pour faire une évaluation raisonnée du produit de ce commerce, il faut composer une masse de tous les bestiaux servants à la culture des domaines dépendants du baillage de Montcenis, et pour cela, il faut former autant de capitaux de bestiaux qu'il y a de domaines dans chaque paroisse.
Or, il y a dans le Baillage de Montcenis quarante un clochers ou paroisses et suivant le relevé que l'on a fait et dont il sera parlé dans la réponse à la question suivante, on peut compter sur vingt et un domaines dans chaque paroisse : mais comme il y a plus de domaines de deux boeufs qu'il n'y en a de six et plus de quatre qu'il n'y en a de huit boeufs, il faut les réduire tous à quatre boeufs de trait chacun et dans ce cas, chaque domaine doitêtre composé d’un capital de 800 livres dont 4 boeufs du prix ordinaire de 330 livres de 2 taureaux du prix de 120 livres, quatre tant vaches que génisses du prix de 140 livres, 2 veaux du prix de 40 livres, trente tant brebis que moutons du prix de 90 livres et dix cochons du prix de 80 livres et sur ce pied les ventes de chacun de ces domaines peuvent être évaluées année commune 200 livres, ce qui fait pour chaque paroisse 4200 livres et pour les 884 domaines qui composent le Baillage de Montcenis 176 800 livres . Mais comme les capitaux de bestiaux appartiennent aux propriétaires des fonds et que suivant l'usage de ce Baillage, chaque cultivateur les tient à titre de croist et déscroist, il s'en suit que les propriétaires de ces capitaux ne retirent que la moitié du prix des ventes qui revient à 88 400 cent livres. Surquoy, il faut observer que le prix le plus considérable de ces ventes est ordinairement celuy des moutons et des cochons, car il y a peu de domaines qui puissent vendre chaque année une paire de boeufs sans les remplacer, il faut encore observer que l'on ne comprend pas dans ce calcul le produit du commerce de quelques gros marchands fonciers qui sont dans l'habitude d'achepter et revendre des bestiaux dans les foires.
7) S'il y a plus de grains qu'il n'en faut pour la consommation des habitants, où s'en exporte le surplus ? et dans le cas contraire d'où l'on tire ceux dont on a besoin ?
Il y a dans l'étendue du Baillage de Montcenis 884 domaines indépendamant des locateries, les domaines composent quarante une paroisses ou clochers indépendamant des clochers de Saint Eusèbe et de Saint Brain sous Sanvigne qui sont riere le Baillage de Charole, Saint Brain sur Dheune de celuy de Chalon et cependant de la Subdélégation de Montcenis, et de partie d'autres paroisses comme Mouy du baillage de Chalon, Couches de celuy d'Autun, Saint Laurent, Blanzy et Toulon de celuy de Charole.
Chacune de ces paroisses est composée de plusieurs villages ou hameaux et par le relevé exact que l'on a fait des récoltes d'une année, l'une à la vérité des plus faibles que l'on ait eu depuis dix ans dans toute l'étendue du Baillage, et en en composant une année commune on peut compter sur 138 200 mesures de seigle partie mesure de Montcenis (une mesure de Montcenis équivaut en volume à 25,2 litres et en poids à 17,64 kg) du poid de 36 livres, partie mesure de Toulon du poid de32 livres, 7752 mesures de froment, 5890 mesures de trémois (blé de trois mois que l’on coupe au printemps) et menus grains de toute espèce, 1611 queues de vin, la queue composée de deux tonneaux, chaque tonneau de 120 pintes mesure de Montcenis (la pinte de Paris vaut 0,93 litres), la pinte en faisant deux mesures de Paris et 8262 chards de foin, chaque chard faisant à peu près les deux tiers du chard marchand qui lorsqu'il est sec et réduit en bottes doit peser 1800 livres (soit environ 882 kg).
Ainsy, en divisant tous les totaux ci-dessus par 41, qui est le nombre de paroisses, il se trouvera 21 domaines au moins par paroisse, qui récolteront chacun au moins 156 mesures de seigle, toutes semences déduittes, 8 à 9 mesures de froment, 6 à 7 mesures de tremois, deux queues de vin ou environ et 9 à 10 chards de foin. Surquoy, il faut observer :
1) Que suivant l'usage établi dans ce baillage tout domaine est cultivé à moitié fruit, le propriétaire n'a par conséquent que moitié de la récolte.
-2) Que dans le nombre des paroisses qui composent le Baillage, il y en a quelques unes qui ne récoltent presque que du vin, d'autres qui sont composées de 30, 40 jusqu'à 50 domaines dont quelques uns recueillent depuis 4 jusqu'à 500 mesures de seigle, des menus grains, des foins, et tiennent des bestiaux en proportion, d'autres enfin, et c'est le plus grand nombre qui ne produisent pas assés de grains pour nourrir les cultivateurs, mais comme il y a des domaines qui produisent des grains beaucoup au delà de ce qu'il en faut pour leur consommation, la circulation de ces grains se fait d'une paroisse à l'autre et les Baillages de Charolois et d'Autun dont les récoltes sont plus abondantes fournissent dans les cas de nécessité à la consommation de celuy de Montcenis.
3) Que pour que chaque domaine dans l'ordre que l'on vient d'établir puisse produire 156 mesures de seigle etc.…, toutes semences déduittes, il faut que l'on y recueille au moins 400 gerbes et que l'on y sème au moins 50 mesures de grain de toutes les espèces dont on a parlé plus haut, et pour cela chaque domaine doit avoir au moins 200 boisselées (une boisselée vaut 15 ares 19 centiares) de terre ce qui équivaux à peu près à soixante journaux. La plupart des terrres ne rapportant que de trois à quatre années l'une à raison de la maigreur et de la sécheresse du territoire qui est d'ailleurs fort exposé aux lavasses: mais les terres au repos servent de paccages aux bestiaux de chaque domaine, ce que l'on appelle vaine pâtures, indépendament de quoy il y a au moins neuf à dix soitures (une soiture vaut 34 ares 28 centiares) de prés dans chaque domaine, des paccages particuliers pour l'été, ce que l'on appelle vaines pâtures, et assés ordinairement des bois suffisament pour le chauffage et expploitage des cultivateurs.
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